
Avec l’incinération, l’enfouissement est l’un des deux modes d’élimination des matières résiduelles au Québec. L’enfouissement consiste à déposer et compacter les déchets dans des fosses appelées lieux d’enfouissement technique (LET), et à les recouvrir.
L’élimination produit des biogaz, ainsi que du lixiviat, qui contaminent, les sols, l’eau et l’atmosphère.
Le terme « mégasite d’enfouissement » est utilisé dans le jargon pour décrire des lieux d’enfouissement technique qui accueillent de très grandes quantités de déchets (de l’ordre de 400 000 tonnes ou plus annuellement), souvent pêle-mêle, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas triés à la source et qu’ils contiennent des matières recyclables ou réutilisables.
Les biogaz sont produits par la décomposition de la matière organique, et contiennent une forte proportion de méthane: un combustible odorant et un puissant gaz à effet de serre.
Le lixiviat est un liquide qui provient ou qui s’écoule au travers des déchets, accumulant des contaminants tels que des métaux lourds.
Au Québec, il existe 39 lieux d’enfouissement, dont 5 mégasites. Il s’agit des sites d’enfouissement de Saint-Thomas-de-Joliette, de Lachenaie, de Sainte-Sophie, de Drummondville et de Lachute. Ces sites reçoivent entre 420 000 et 1,2 million de tonnes de matières résiduelles par année, provenant souvent d’autres régions.
Les cinq mégasites du Québec accueillent 80% des déchets destinés à l’enfouissement de la province.
Les mégasites québécois sont de propriété ou sont gérés par des entreprises privées à but lucratif.

Les mégasites d’enfouissement accueillent souvent des déchets de municipalités et régions extérieures. En exportant leurs déchets, les municipalités se déresponsabilisent, aux dépens de la qualité de vie et de l’environnement des municipalités qui reçoivent ces déchets. En recevant les déchets de régions voisines, les communautés hôtes subissent une injustice. L’acceptabilité sociale est donc déficiente dans ces communautés.
Le transport des déchets vers des lieux d’enfouissement émet des gaz à effet de serre. Les mégasites d’enfouissement favorisent le transport sur de plus longues distances.
En gérant de grandes quantités de matières résiduelles, les mégasites d’enfouissement permettent aux propriétaires d’effectuer des économies d’échelle. Ils peuvent donc proposer des coûts d’enfouissement relativement faibles aux municipalités et aux institutions, commerces et industries (ICI). Ces coûts sont souvent plus compétitifs que le recyclage ou le réemploi. Les mégasites sont donc un frein à la bonne gestion des matières résiduelles (Réduction à la Source, Réemploi, Recyclage).
Ces sites ont tout avantage à accueillir un maximum de déchets afin de rentabiliser leurs installations et de dégager des chiffres d’affaires élevés.
Les grands sites d’enfouissement de la province misent de plus en plus sur la valorisation des biogaz. Cette activité consiste à purifier le biogaz résultant des activités enfouissement pour en isoler le méthane. Ce méthane est alors considéré comme du gaz de source renouvelable (GSR) qui peut se substituer au gaz naturel fossile. Cette pratique est toutefois rendue possible par le fait que les lieux d’enfouissement doivent recevoir des matières organiques, plutôt que de les recycler et les détourner de l’élimination. Pris autrement, la valorisation des biogaz doit être comprise comme une manière de limiter les répercussions négatives de l’enfouissement de matières organiques qui auraient dû être détournées de l’enfouissement. En suivant cette perspective, elle ne peut pas être présentée comme une finalité souhaitable.

Ce mode de traitement de déchets favorise l’élimination pêle-mêle aux dépens des 3R. Les rejets des mégasites d’enfouissement polluent et contaminent l’environnement des municipalités qui les accueillent. Ainsi, le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets recommande que :
Le pôle d’information du FCQGED est un portail qui compile et synthétise une foule de documents et d’informations sur la gestion des matières résiduelles au Québec. Mis à jour fréquemment, il est alimenté par des informations fiables qui vous permettront de mieux comprendre les enjeux de fond du domaine.
Le pôle d’information contient une section exclusivement vouée à documenter les pratiques d’élimination au Québec. Vous y trouverez une foule de ressources vous permettant de mieux comprendre la situation des mégasites d’enfouissement.
