L’incinération

Avec l’enfouissement, l’incinération est l’un des deux modes d’élimination des matières résiduelles au Québec. Il s’agit d’un procédé qui consiste à brûler des matières à très haute température. L’incinération produit des émissions gazeuses, des résidus solides (appelés aussi mâchefers) ainsi que des cendres volantes. L’incinération produit également des substances hautement toxiques, dont les dioxines et les furanes.

État des lieux au Québec

Il existe au Québec quatre incinérateurs en service. Un à Québec et un à Lévis qui éliminent les matières résiduelles tant résidentielles que celles provenant des ICI (industries, commerces et institutions). Il en existe également deux à Montréal et à Longueuil, mais exclusivement dédiés à l’élimination des boues d’eaux usées des municipalités qu’ils desservent.

Les incinérateurs de Québec et de Lévis traitent respectivement environ 315 000 et 27 000 tonnes métriques annuellement. Les cendres et mâchefers générés par chacun sont de l’ordre de 65 000 et 6 000 tonnes métriques. La Ville de Québec envoie ces résidus à son lieu d’enfouissement technique de Saint-Joachim et la Ville de Lévis à celui de Saint-Lambert-de-Lauzon.

Position du FCQGED sur l’incinération

Souvent présentés comme étant des infrastructures sécuritaires sans véritable impact sur l’environnement et qui réduisent les quantités de matières résiduelles à traiter, les incinérateurs ne sont pas la solution à l’élimination des matières résiduelles au Québec comme le prétendent leurs promoteurs.

Premièrement, l’incinération détruit des ressources qui pourraient être autrement valorisées. En effet, pour pouvoir fonctionner normalement, les incinérateurs doivent brûler des matières qui sont combustibles. Il est ici notamment question de plastiques, de papiers et cartons, de bois ou encore de textiles.

Deuxièmement, l’incinération crée des substances toxiques, dont les fameux dioxines et furanes que l’on qualifie de perturbateurs endocriniens et de polluants organiques persistants.

Il s’agit également d’un procédé d’élimination coûteux et capricieux sur le plan technique. Pour s’assurer d’un bon entretien et d’une certaine forme de «rentabilité» des opérations d’incinération, il faut des matières résiduelles à brûler. Il s’agit en fait d’un cercle vicieux. Certains incinérateurs d’Europe importent même des matières résiduelles d’autres pays pour fonctionner.

Incinérateur de Québec – Crédit photos : Mathieu Goulet

Tout traitement par incinération engendre une activité d’enfouissement.

L’incinération ne remplace donc pas les lieux d’enfouissement technique et ne mènera jamais à du « zéro enfouissement ».

L’incinération ne fait pas disparaître les déchets, elle les transforme. Elle produit des cendres et des résidus solides. Ces résidus peuvent constituer jusqu’à un quart des matières qui entrent dans l’incinérateur et doivent ensuite être éliminés dans un lieu d’enfouissement technique.

Les dioxines et furanes

Ces substances sont persistantes dans l’environnement et sont solubles dans les graisses. Elles se retrouvent donc trop souvent chez l’humain, le dernier maillon de la chaîne alimentaire. Elles sont notamment la cause de mauvais développement chez les embryons et les jeunes enfants

Recommandations du FCQGED

Comme ce mode de traitement des résidus détruits des ressources, génère des rejets très dommageables pour la santé humaine et peut être un frein aux mesures visant la réduction, le réemploi et le recyclage, il doit être recommandé que :

Une fausse bonne idée ?

Certains incinérateurs ont des systèmes de récupération d’énergie (chaleur, vapeur). L’incinération des déchets est toutefois nourrie par des combustibles fossiles (p. ex. : gaz naturel). Contrairement à ce que l’on entend parfois, l’énergie récupérée dans un incinérateur n’est pas renouvelable, et cette activité ne devrait pas être vendue comme de l’économie circulaire!

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