L’été 2023 sera certainement celui dont on se souviendra comme ayant été un sérieux avertissement sur ce à quoi pourrait ressembler notre avenir si nous ne réagissons pas rapidement face à l’urgence climatique.
La situation est plus que sérieuse et elle nous concerne nous, directement, maintenant.
Inondations, tempêtes, feux, canicules, les faits sont trop nombreux pour n’y voir que des coïncidences. Et bien des impacts de ces catastrophes n’avaient pas été envisagées, pas aussi rapidement du moins, et pas avec une telle ampleur non plus. Nous parlons de réfugiés climatiques au Canada maintenant, du relâchement de carbone dû aux feux de forêts, d’érosion, de la gestion des eaux, de la migration d’espèces exotiques, etc., etc.
Plusieurs scénarios catastrophes doivent être revus pour tenir compte de nouvelles données, de nouveaux faits dont nous n’avions pas envisagé les impacts aux conséquences exponentielles.
Nous connaissons le problème : notre trop grande production de gaz à effet de serre qui perturbe notre climat. Alors nous nous efforçons à vouloir les réduire. Nous abordons toutefois cette problématique comme nous le faisons toujours : de façon curative. Les voitures à essence polluent ? Remplaçons-les par des voitures électriques, sans se poser véritablement la question sur leurs impacts globaux sur l’environnement et de l’utilisation de la voiture comme nous le faisons aujourd’hui. Réduire le parc automobile peut sembler être une idée séduisante, mais si c’est pour assurer un meilleur approvisionnement en électricité aux grandes entreprises que nous voulons attirer chez nous, ça ne règle rien, au contraire. Et c’est sans parler de la production d’énergie nucléaire qu’on ne veut pas nécessairement relancer, mais dont on dit qu’on ne pourrait se permettre de ne pas l’évaluer…
Nous produisons trop de déchets ? Développons de nouvelles technologies de recyclage. L’économie circulaire a ses vertus, mais si elle ne parvient pas à réduire les quelque 271 tonnes de ressources qui entrent dans l’économie québécoise annuellement, nous n’allons pas dans la bonne direction.
Ce dont nous avons besoin, ce sont des approches intégrées visant à réduire globalement notre production et notre consommation. Il est utopique de croire que nous pouvons continuer à consommer nos ressources comme nous le faisons actuellement. Peu importe les mesures attrayantes que nous mettrons en œuvre, si elles ne parviennent pas à freiner notre utilisation de ressources, nous n’y arriverons pas. Il n’est pas nécessairement ici question de décroissance, mais bien de développer un autre type de consommation qui n’est pas obligatoirement basé sur l’extraction des matières premières ou de la destruction de nos écosystèmes. Une consommation qui pourrait également nous permettre de croître, mais selon d’autres critères ou indicateurs de développement.
Le développement durable, la conciliation entre « l’environnement » et « l’économie » n’ont pas répondu aux attentes. C’est toujours le développement et l’économie qui priment. Nous parlons maintenant d’économie, de filières vertes, de projets écoresponsables, mais en mesurons-nous vraiment tous les impacts, incluant ceux que ces développements induisent en amont et en aval ? Je doute fort que le développement de projets à grande échelle, si verts soient-ils, soit effectivement la solution. Il faut d’abord se questionner sur nos besoins et sur notre capacité collective à y répondre, et ce, sans hypothéquer notre avenir et celui de nos enfants.