Rapport entre réduction à la source, production et consommation

Consommation

Le virage vers des modes de production et de consommation durables figure au 12e rang des 17 Objectifs de développement durable des Nations Unies. Notre production de déchets est intimement liée à nos façons de produire et de consommer. Dans notre rapport aux déchets, nous mettons plus l’accent sur la gestion post-consommation que sur des moyens de réduire les déchets à la source. Cette dernière paraît comme un moyen de prévention; si le déchet n’est pas produit, il n’aura pas à être géré. Ce n’est pas sans raison que dans la hiérarchie des 3RV, on aborde la réduction à la source avant le réemploi, le recyclage ou encore la valorisation.

État des lieux au Québec

Dans ce travail de prévention, il faudrait remonter à l’étape de la production. Chaque année, 271,1 millions tonnes de ressources entrent dans l’économie québécoise selon les dernières données disponibles. De cette quantité, 110,3 millions tonnes proviennent de l’étranger. Si l’économie circulaire est considérée comme une avenue pour réduire notre consommation de ressources vierges et compenser notre production de déchets, elle ne règle pas encore notre problème au Québec, car l’indice de circularité y est très faible soit 3,5%. Le Rapport sur l’indice de circularité de l’économie du Québec initié par RECYC-QUÉBEC en collaboration avec Circle Economy souligne que même si le Québec fait passer son taux de récupération à 100%, l’indice de circularité n’atteindrait pas la moyenne mondiale qui est de 8,6%. Cette même étude mentionne que la hausse du taux de recyclage n’a pas d’effet significatif si la consommation de ressources se fait à une vitesse effrénée. De ce fait, la quantité de matières utilisée reste la vraie problématique.

Le recyclage ne suffit plus malheureusement. Il faudrait s’attaquer à la quantité de biens produits et consommés. Malgré ces enjeux, le recyclage continue de gagner en popularité contrairement à la réduction à la source. On préfère contribuer au recyclage en récupérant les matières recyclables au lieu de réduire notre production de déchets. Peut-être parce que recycler est un geste concret et que réduire insinue une forme de privation.

Les Politiques de gestion des matières résiduelles des MRC québécoises visent le plus souvent la réduction de l’élimination que la réduction à la source. Par conséquent, il manque des actions concrètes de réduction à la source.

En ce qui a trait à la consommation, la réduction doit aussi bien s’appliquer à la quantité et au type de produits qu’à notre façon de consommer.  Cependant, la surproduction s’accompagne de stratégies publicitaires afin d’encourager la surconsommation. Les biens produits doivent trouver preneurs. Les biens sont rapidement remplacés par d’autres, accroissant ainsi la production de déchets.

Empreinte matérielle par secteur d'activité au Québec*

CatégorieQuantité de ressources utilisées (millions de tonnes)Proportion des ressources utilisées (%)
Habitation8834
Services4316
Alimentation42,516
Mobilité36,614
Produits manufacturés34,713
Communications9,44
Soins de santé7,73

*Ces données ne prennent pas en compte les matières secondaires et recyclées

Position du FCQGED

La capacité de support de nos écosystèmes passe d’abord et avant tout par une utilisation judicieuse et raisonnable de nos ressources.

Seules, les mesures favorisant le recyclage ne seront pas suffisantes. Afin d’augmenter notre indice de circularité, des stratégies et des actions doivent être mises de l’avant afin de revoir nos relations vis-à-vis de la consommation et de la production de biens.

L’application des politiques publiques devrait obligatoirement inclure des mesures visant la réduction à la source. À cette fin, le gouvernement du Québec devrait se doter d’un véritable plan de réduction à la source.

Les bilans sur la gestion des matières résiduelles de RECYC-QUÉBEC devraient comporter une section sur la réduction à la source qui inclurait notamment l’empreinte matérielle par secteurs d’activités.

Des campagnes d’information, de sensibilisation et d’éducation (ISÉ) devraient être élaborées et diffusées à grande échelle. Elles pourraient être financées par des mesures d’écofiscalité, notamment en prélevant un pourcentage sur les dépenses publicitaires effectuées dans la province.

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