Fiche d’information C3

Les biosolides

Les biosolides sont les matières organiques issues des stations d’épuration d’eaux usées municipales et des fosses septiques résidentielles. Pour être considérée comme un biosolide, une boue d’épuration doit répondre aux critères de désinfection et de qualité microbiologique.

Une fois les boues traitées, les biosolides obtenus sont considérés comme des matières résiduelles fertilisantes (MRF) qui peuvent être recyclées directement par épandage, compostage ou biométhanisation, ou qui sont éliminées (par incinération ou enfouissement).

Les boues municipales possèdent des propriétés agronomiques importantes : en tant que MRF, elles participent à la réduction des gaz à effet de serre (détournement de l’élimination), elles sont riches en azote, en phosphore et en matières organiques. Les boues municipales permettent également de pallier l’appauvrissement du sol.

État des lieux au Québec

Au Québec, il existe environ 800 stations d’épuration des eaux usées. Selon RECYC-QUÉBEC, sur près de 700 000 tonnes de boues municipales générées, 49 % sont destinées à l’incinération, 30 % à l’épandage agricole direct, 12 % au compostage et 9 % à l’enfouissement. Au total, ce sont près de 290 000 tonnes de boues municipales qui ont été recyclées (épandage et compostage) en 2018.

Le Bureau de Réglementation du Québec (BNQ) élabore des normes commerciales sur les matières fertilisantes au Canada, concernant les biosolides il s’agit de la norme « biosolides municipaux alcalins ou séchés ». Celle-ci encadre et protège – par des propriétés agronomiques des produits -, les différents aspects relatifs à la santé humaine et à l’environnement.

L’Institut national de la santé publique du Québec encadre également les risques liés au recyclage des biosolides par épandage. Malgré cela, l’épandage des biosolides sur des terres agricoles suscite encore beaucoup d’opposition au Québec de la part d’une partie de la population et de certaines communautés.

Cette opposition vient notamment d’un apparent manque de transparence ou de communication quant à la gestion, l’épandage ou la charge toxique des biosolides. La bioaccumulation des métaux lourds suite à des épandages successifs ainsi que la présence potentielle de polluants émergents, dont les retardateurs de flammes, peuvent être une source de préoccupation.

Il est également à noter que certaines exploitations agricoles ne peuvent accepter de biosolides sur leurs terres suite à des ententes commerciales avec des compagnies agroalimentaires achetant leurs produits destinés à la consommation humaine.

Position du FCQGED sur cet enjeu

Les biosolides municipaux sont des matières organiques qu’il faut détourner de l’élimination. Il faut donc les valoriser ou, à défaut, les stabiliser.

Malgré le fort potentiel agronomique des biosolides, la question de la non-acceptabilité sociale des biosolides ne doit pas être minimisée.

Recommandations du FCQGED

  • Cesser l’enfouissement ou l’incinération des biosolides et viser leur recyclage comme matières résiduelles fertilisantes;

  • Réduction de la contamination des boues à la source, c’est-à-dire, par un meilleur contrôle des intrants des stations d’épuration municipale;

  • Favoriser le recyclage local ou régional des biosolides;
  • Encourager les générateurs de biosolides à obtenir la norme du Bureau de normalisation du Québec;
  • Tenir un registre des lieux d’épandage des biosolides. Conduire des analyses des sols aléatoires là où sont épandus les biosolides;
  • Intégrer un droit de regard sur l’importation des biosolides municipaux à des fins de valorisation dans les Plans de gestion des matières résiduelles des MRC, comme c’est le cas pour les déchets destinés à l’élimination.

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