Avez-vous remarqué que nombre de projets ou d’initiatives aujourd’hui veulent afficher un imprimatur vert ? Heureusement, ce n’est plus le clergé qui donne ce genre d’autorisation, alors c’est qui en fait ? Maintenant, tout se veut d’abord environnemental : des camions de vidanges verts, des méga-usines vertes, notre aluminium, nos lieux d’enfouissement, le gaz naturel et bien sûr notre économie.
Et la liste est longue, très longue.
Promenez-vous un peu dans la rue ou regardez la publicité dans les médias : très souvent, l’environnement sert à nous vendre des biens ou des projets. Certains concepts viennent aussi également adoucir les choses, que ce soit l’écoconception ou l’économie circulaire; la consommation n’a plus seulement une dimension économique ou alimentaire au sens large, elle acquiert une dimension sociale et environnementale. La consommation est de plus en plus associée à un geste écologique, à un statement. Dis-moi ce que tu consommes, je te dirai qui tu es. Ce serait peut-être bien aussi de demander combien tu consommes ?
Aussi, comme notre mode de consommation a horreur du vide, on voit apparaître plusieurs initiatives se disant écologiques afin de répondre à notre besoin collectif de consommer plus vert : Des objets en bioplastiques qu’on doit finalement se résoudre à jeter, en passant par les ustensiles en bambou ou encore des bouteilles de bière plus grosses et plus légères, mais à usage unique.
À l’extrême, on peut illustrer ce phénomène avec ces annonces de VUS qui saccagent des sentiers hors routes dans les bois pour nous donner l’impression qu’ils contribuent à nous rapprocher de la nature. Ce genre de publicités devraient être interdites selon moi.
Concrètement, si nous n’avons pas une sérieuse réflexion sur nos habitudes de consommation et sur nos modes de production qui sont à la fois la cause et la résultante de celles-ci, tout ce qui restera de durable, ce sont leurs conséquences néfastes que nous commençons de plus en plus à ressentir.
Et pour répondre à la question de départ, à savoir qui devrait juger de la pertinence ou du bien-fondé d’une initiative verte, et bien honnêtement, je préfère ne pas donner cette responsabilité à un gouvernement, à une agence ou à un groupe quelconque. Une chose est sûre, une population bien informée et éduquée a tendance à faire de meilleurs choix. C’est peut-être par-là que nous devons commencer.