Consommons mieux, consommons moins

Une campagne médiatique qui attire mon attention ces derniers temps est celle d’Hydro-Québec qui demande à ses clients de réduire leur consommation d’électricité. Que ce soit pour optimiser la consommation afin de mieux répondre aux besoins lors des périodes de pointes, ou encore pour nous permettre de vendre notre électricité à rabais dans le but d’attirer des entreprises énergivores, ce n’est pas vraiment ce qui m’importe ici.

Non, ce qui me semble intéressant, c’est le fait que notre société d’État nous demande de consommer moins, de consommer de façon plus stratégique et de réduire le gaspillage. Elle le fait en mettant à notre disposition divers outils et même, dans certains cas, en nous faisant bénéficier de programmes d’aides financières ou d’articles à rabais pour réduire notre consommation, comme des pommes de douches ou une thermopompe écoénergétique. Hydro-Québec met même à notre disposition une application nous aidant à consommer moins d’électricité lorsque nos besoins sont faibles.

Alors je me dis naïvement pourquoi ne pas avoir ce genre d’initiatives pour réduire notre consommation tout court, pour mieux consommer ? Je n’ai pas dit d’arrêter de consommer, mais peut-être de moins surconsommer ou de consommer des produits dont nous avons vraiment besoin et qui soient durables, des services de réparation… Bref, pourquoi ne pas sensibiliser la population à grande échelle sur la réduction à la source et pas seulement s’adresser à des cercles d’initiés ?

Il me semble que le moment n’a jamais été aussi propice pour ce genre d’initiatives. Des MRC ou des villes adoptent des plans de gestion ou des règlements pour leurs matières résiduelles en voulant mettre de l’avant la réduction à la source, mais elles doivent parfois se sentir bien seules. Aussi, il me semble que nous n’avons jamais autant entendu parler positivement de décroissance, de déconsommation, de sobriété… Même la plénière d’ouverture d’Américana en mars prochain portera sur la surconsommation et la sobriété.

Alors je me dis, pourquoi ne sommes-nous pas encouragés à mieux consommer, sans culpabilité et dans une optique non régressive comme c’est souvent le cas ? Le rapport du BAPE sur la gestion des déchets ultimes qui attend encore qu’on s’occupe de lui ou le tout récent bilan de RECYC-QUÉBEC sur la gestion des matières résiduelles nous appellent en ce sens : le recyclage ne suffit pas, il faut développer des stratégies, des plans d’action en amont pour endiguer notre production de déchets et la réduire à la source.

Il ne faut pas avoir peur des mots, il faut revoir à la baisse notre surconsommation de produits non essentiels et non durables.

Pourquoi ne pas développer une campagne de sensibilisation sur la réduction à la source afin d’apprivoiser la chose ? Ou pourquoi ne pas développer une application qui ne nous dirait pas seulement où jeter, mais comment mieux et moins consommer ?

La pensée magique, c’est bien beau, mais la magie, ça n’existe pas. Créons une direction de la réduction au ministère de l’Environnement, pourquoi pas ?

Investissons maintenant dans la réduction pour ne pas refiler la facture de notre inaction à nos enfants plus tard.

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