Tôuttt est dans tôuttt

Le 1er juillet est une journée très occupée pour beaucoup de Québécoises et Québécois. Avec le stress du déménagement, il est plus facile de laisser des meubles derrière que de veiller à leur récupération. Mais est-ce que nos façons de gérer les déchets du 1er juillet sont anecdotiques, ou sont-elles plutôt une représentation de notre gestion des matières résiduelles en général ?

À la mi-juin, nous avons commencé à recevoir au bureau des demandes concernant le flot de déchets qu’apporte la période des déménagements. Des citoyens surtout, pour des questions ou pour se plaindre du manque de ressources disponibles. Des médias aussi nous contactent à ce sujet. Cette situation est ce que les journalistes appellent un marronnier, une nouvelle somme toute banale, mais qui revient périodiquement afin de remplir les pages de nos médias. La disposition des sapins de Noël en est un autre exemple.

Pour ce qui est de la période des déménagements, elle arrive chaque année autour du 1er juillet. Soit quelque part entre le 30 juin et le 2 juillet. Et ce, depuis des décennies.

Ce qui est embêtant avec ça, c’est justement que l’on sait que ça va arriver et que les impacts liés à cette période de l’année sont récurrents. La question que je me pose est : pourquoi ne pas en parler un peu d’avance, vers la fin-avril, début- mai, par exemple, pour éviter ces amoncellements de déchets dans nos rues ? Ce que l’on constate, c’est que les ressources pour gérer cette masse de déchets que le 1er juillet nous apporte sont majoritairement accessibles et disponibles. C’est sûr que si on attend à la dernière minute avec mille et une autres préoccupations en tête, ça ne devient plus une priorité.

Pour la Ville de Montréal, par exemple, cela représente toutefois environ 50 000 tonnes de matières résiduelles supplémentaires à gérer. Au prix de la collecte et de l’élimination, on dépasse rapidement les millions de dollars. Et c’est sans compter les désagréments physiques, visuels et même olfactifs que cette situation engendre. Et même s’il existe des collectes dédiées pour les encombrants, la majorité d’entre eux va au dépotoir, des fois déchiquetés puis envoyés sous forme de matériaux de recouvrement, comme en Mauricie. Ça coûte moins cher et ça n’affecte pas trop les bilans environnementaux.

Pourquoi n’aborde-t-on pas ce sujet avant de tomber en mode rattrapage ? Peut-être n’avons-nous tout simplement pas le réflexe de penser aux conséquences environnementales de nos gestes. Oui, bien sûr, l’environnement est important et tout le monde aime la tarte aux pommes, mais c’est tellement plus simple de laisser notre grosse télé avec nos pots de peinture sur le bord du chemin…

Il faut développer cette culture de l’environnement. Ça ne veut pas dire de devenir grano et porter des lunettes roses, mais l’aborder et l’intégrer de façon pragmatique dans nos actions.

Le Rapport sur l’indice de circularité de l’économie du Québec récemment rendu public par RECYC-QUÉBEC, nous apprend que le taux de circularité de l’économie québécoise n’est actuellement que de 3,5 % alors que la moyenne mondiale est de 8,6 %, soit plus du double.

Cette donnée peut être interprétée de la façon suivante : nos préoccupations environnementales ne se concrétisent pas par des actions concrètes dans nos modes de production et de consommation. Les pots de peinture laissés en bordure de rue en sont un autre symptôme. Faire paraître des articles sur les impacts des déménagements le 2 juillet, aussi.

La protection de notre environnement ne doit plus simplement être un à-côté sympathique dont on fait la promotion dans des décisions de nature économique lorsque cela ne nous dérange pas trop, non, elle doit guider la prise de ces mêmes décisions.

Personne n’a envie de déménager sous des températures de 49,6 °C, n’est-ce pas ?

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