Introduction à la réduction à la source

Au Québec, avec les divers enjeux liés à notre surconsommation de ressources ainsi qu’à la production de matières résiduelles en résultant, il est important de miser sur des solutions en amont comme la réduction à la source pour faire face à ces problèmes. Il est temps de repenser notre modèle au vu de la quantité importante de ressources consommées par l’économie québécoise, soit 271,1 millions de tonnes de ressources par année[1]. La réduction à la source est définie par RECYC-QUÉBEC comme « toute action visant à réduire ou prévenir la génération de résidus lors de la conception, de la fabrication, de la distribution et de l’utilisation d’un produit ». La réduction à la source permet donc de réduire notre consommation de ressources et par conséquent la quantité de déchets générés. Elle demeure la première composante des 3RV : réduction, réemploi, recyclage/valorisation.

Au Québec, certaines initiatives ont été entamées pour réduire la quantité de matières résiduelles générées. C’est ainsi que le Plan directeur de gestion des matières résiduelles de l’agglomération de Montréal 2020-2025 vise le zéro déchet à l’horizon 2030 et considère la réduction à la source comme une des priorités à mettre en avant pour atteindre cet objectif[2]. La ville de Prévost va plus loin en étant la première municipalité québécoise à fixer une écocontribution sur certains articles à usage unique.

Malgré les ambitions, de nombreuses actions sont à mener pour mettre en pratique la réduction à la source. Elle doit être davantage vulgarisée à travers l’information, la sensibilisation, l’éducation mais une réglementation efficace peut aussi s’avérer nécessaire parfois.

Dans le débat sur la gestion des matières résiduelles, le recyclage est davantage mis en avant. Au Québec, nous considérons que nous allons dans la bonne voie en tenant compte de la proportion de matières recyclées chaque année. Selon le bilan 2021 de la gestion des matières résiduelles de RECYC-QUÉBEC, les proportions des matières qui sortent des centres de tri et qui sont acheminées à des conditionneurs ou recycleurs ont été estimées à 76%[3]. Les performances dans le domaine du recyclage sont à saluer mais il est crucial de s’intéresser à l’évolution de la quantité totale de matières résiduelles générées. Les impacts économiques, environnementaux et sociaux du recyclage devraient être pris en compte. Les citoyens devraient aussi être conscients que l’ensemble des matières déposées dans le bac de récupération ne sont toutefois pas toutes recyclées. Une partie de celles-ci se retrouvent dans les lieux d’enfouissement techniques (LET) pour diverses raisons telles que leur taux de contamination ou qu’elles ne sont tout simplement pas acceptées dans le bac. En effet, certaines matières sont contaminées à tel point qu’elles ne répondent pas aux critères des recycleurs; c’est notamment le cas du verre qui sert dans bien des cas de matériau de recouvrement dans les LET. Les matières organiques constituent également un réel enjeu; certaines municipalités n’offrent pas encore de collecte pour ces dernières et le compostage n’est toujours pas assez pratiqué par les ménages et les industries, commerces et institutions (ICI).

Le FCQGED compte œuvrer dans la mobilisation pour faire connaître la réduction à la source et encourager son adoption par les citoyens et les ICI. C’est une initiative qui demande l’implication de tous les acteurs. Les producteurs, les commerces ainsi que les consommateurs ont leur rôle à jouer dans ce grand projet.


[1] Circle economy et RECYC-QUÉBEC, « Rapport de l’indice de circularité de l’économie ».
[2] Ville de Montréal, « Plan directeur de gestions des matières résiduelles de l’agglomération de Montréal ».
[3] Recyc-Québec, « Bilan 2021 de la gestion des matières résiduelles au Québec ».

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