Vol 714 pour Glasgow

Les choses bougent en environnement. Mais est-ce qu’on a tout ce qu’il faut pour éviter le pire? La Conférence de Glasgow sur les changements climatiques débute lundi, et ce sera la première de notre nouveau ministre de l’Environnement et du Changement climatique Steven Guilbeault. Il est sans doute prêt. Mais notre société, est-ce qu’elle l’est ?

La nomination de Steven Guilbeault en tant que ministre de l’Environnement et du Changement climatique au fédéral ou l’initiative de mobilisation citoyenne Vire au vert dans le cadre des élections municipales sont d’autant de raisons pour nous réjouir. Or, au risque de sembler pessimiste ou défaitiste, j’ai envie de paraphraser Horace en disant que l’excitation est une folie de courte durée.

Bien sûr, ce sont de bonnes nouvelles, mais ce que je remarque peut-être davantage ces derniers mois, c’est l’inadéquation entre ce que nous devons faire pour répondre à l’urgence climatique et les moyens qui sont mis en place pour y faire face. En fait, le peu de moyens déployés pour y répondre, pour dire vrai.

Pourtant, ce ne sont pas les fenêtres d’opportunités qui ont manqué. Nous sommes en pleine période d’élections municipales au Québec et nous venons de sortir d’une élection fédérale tout récemment. Il ne faut pas oublier le discours de notre premier ministre pour l’ouverture de la 42e législature à Québec. S’il est question parfois d’environnement, il semble que les discours ne prennent pas toute la mesure de ce qui devrait être fait concrètement et rapidement afin de ne pas franchir le point de non-retour.

En effet, la question environnementale semble encore être trop souvent désincarnée des réelles conséquences climatiques qui nous attendent si nous n’agissons pas rapidement et avec toutes les mesures qu’elle mérite. Or, nous en sommes capables collectivement. Nous l’avons fait avec la pandémie; la question n’est pas de savoir si nous pouvons y répondre adéquatement, mais bien de savoir quand.

On se plaisait à dire, au début de la pandémie justement, que nous construisions un avion en plein vol. Pour ce qui est de l’environnement, c’est plutôt l’inverse : nous déconstruisons l’avion pendant qu’il est en plein ciel, morceau par morceau.

Plusieurs se moquent ou trouvent insignifiant le fait que nous sommes en train de contribuer à la disparition de la rainette faux-grillon. Une petite grenouille, à quoi ça sert finalement ? Idem pour le chevalier cuivré qui a le malheur d’avoir une partie de son habitat là où le Port de Montréal veut aménager un parc à conteneurs sur la Rive-Sud.

En fait, on pourrait en faire une longue liste de ces petites choses « insignifiantes » qui nous empêchent de prospérer. 151 espèces fauniques au statut précaire au Québec, 511 en ce qui concerne les espèces floristiques. C’est sûr que lorsque l’on traite ces dossiers isolément, ça paraît anecdotique. C’est un peu comme si on enlevait une vis à la fois de la carlingue de l’avion qui nous transporte. Une, deux, trois… quarante ? Après combien de vis notre avion commence-t-il à vibrer ? Si on rajoute à ça l’étalement urbain et les pressions sur les écosystèmes qui ont de plus en plus de mal à le supporter, le nombre de voitures (dont majoritairement des VUS) qui augmente sur nos routes ou encore notre surconsommation et la quantité de déchets qui vient avec, ça commence à faire beaucoup.

Depuis quelques années, nous voyons et nous ressentons les impacts qu’a notre développement effréné. Mais, nous n’avons pas encore tout à fait la sagesse d’agir afin d’éviter les problèmes qui en découlent, nous préférons toujours leur trouver des solutions.

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